Le cheval capable de réaliser des exploits |
Race reconnue officiellement en 1948, le Boudienny a été développée dans la région de Rostov en Union soviétique de 1921 à 1949 dans le haras du Maréchal Semion Mikhaïlovitch Boudienny (1883 à 1973) et le haras de la première cavalerie (Pervaya Konnaya Armia).
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Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
La guerre civile en Russie a causé d'importants dégâts à l'élevage de chevaux dans le pays, plus particulièrement dans les haras du sud du pays. La plupart d'entre eux ont été pratiquement détruits et le cheptel des races pures, développés au fil des années, ont été perdus. Parallèlement, le pays, et en particulier l'Armée rouge, avait cruellement besoin de chevaux, qui étaient alors la principale force de frappe et le principal moyen de transport, tant à l'arrière qu'à l'avant.
L'élevage de ce cheval a été effectué parallèlement à la restauration de la race Don. L'objectif principal de la création du Boudienny était de produire un cheval de cavalerie de qualité supérieure pouvant servir à l'amélioration générale du cheval de selle dans les steppes. La race a été développée en croisant les meilleures juments Don et Chernomor (Black Sea Horse) avec des étalons Pur Sang Anglais.
Parmi les 657 juments utilisées pour la création du Boudienny, 359 étaient Anglo-Don, 261 Anglo-Don et Chernomor et 37 Anglo-Chernomor. Ces juments, qui combinaient les qualités les plus recherchées de races originelles, étaient fertilisées par les meilleurs étalons Anglo-Don, que l'on pourrait appeler à juste titre les fondateurs de la race Boudienny. Bien que 100 étalons Pur Sang Anglais aient été utilisés pour former cette nouvelle race, seuls quatre descendants ont été admis dans le noyau reproducteur soient Sympatiaga, Svetets, Inferno et Kokas.
La forte influence du Don a permis de préserver les types de race correspondants au Boudienny oriental, lourd et basique. Le Don a également contribué à la robe de couleur alezan doré qui prédomine chez les individus, bien que le bai et le noir soient également présents.
Au début, il était nécessaire de rétablir le cheval Don en tant que race de selle de base. Cet objectif a été réalisé rapidement, mais le Don n'a pas été en mesure de répondre à toutes les exigences, même s'il possédait de nombreuses qualités. Un cheval avec plus de sang était nécessaire, plus grand, capable de travailler sous la selle et approprié pour améliorer les chevaux locaux de petite taille des régions des steppes.
Le Don croisé avec les juments de race Kazakh et Kirghiz a produit des descendants de taille plus grande, mais avec une tête plus grossière et une encolure mal dessinée. Le Pur Sang Anglais, utilisé avec le Don, a produit une progéniture du type selle de bonne qualité, mais insuffisamment résistante pour l'élevage « Taboune » (élevage extensif de chevaux sous la supervision de cavaliers intendants).
En élevage « Taboune », les conditions sont variables. Au printemps, la steppe est riche en plantes, et il n'y a pas d'insectes suceurs de sang. Avec ce temps doux, les chevaux se sentent bien et se développent rapidement. En été, les plantes sèchent, les mouches et les moustiques apparaissent et les chevaux sont soumis à des conditions difficiles où ils doivent en plus marcher pour trouver de quoi s'abreuver. En automne, après la pluie, commence la période d'engraissement automnale. L'hiver apporte des gelées et des vents violents, des blizzards humides et un sol recouvert de glace. Dans de telles conditions, le développement des chevaux est assez inéquitable. Au printemps, ils grandissent rapidement et prennent du poids, alors qu'en été et en hiver, ils perdent rapidement de la graisse. Les jeunes des races indigènes sont plus capables de garder leur bonne condition que les chevaux croisés.
Les éleveurs ont été chargés de développer un améliorateur de race, capable de produire une progéniture de type selle bien conformée et adaptée aux conditions du « Taboune », à partir des juments locales. Pour l'élevage d'un tel animal, il a été décidé de croiser l'élite des juments de race Don avec des étalons Pur Sang Anglais en améliorant les performances par un métissage correct en limitant l'apport de sang à un niveau allant à cinq huitièmes, car un pourcentage plus élevé de Pur Sang Anglais tend à entraîner certaines faiblesses, telles qu'une mauvaise ossature et une perte de fertilité et de poids.
Les spécialistes travaillant avec le Boudienny ont veillé à conserver une variété de lignées et différents types de chevaux dans la race afin de pouvoir proposer un cheptel d'étalons et de juments de qualité. Ensuite, ils ont utilisés les meilleurs chevaux comme améliorateur tels que les gagnants des courses, les finalistes des compétitions sportives et les individus les plus précieux. Cette lignée a fait naître des chevaux pouvant supporter des efforts physiques considérables avec une récupération incroyable.
Dans les années 1960 et 1970, de nombreuses lignées étrangères comme Raufbold (Allemagne), Dark Ronald, Faktotum (République démocratique allemande), Blandford (Royaume Uni) ont été ajoutées à la race, augmentant ainsi son potentiel déjà très haut. Au début des années 1980, les installations pour chevaux russes étaient adaptées à la pratique de l'entraînement sportif, ce qui a conduit de nombreux cavaliers étrangers célèbres à choisir le Boudienny comme Nona Garson, Ludger Beerbaum et Jurgen Sussmann. Le cheptel augmente donc régulièrement et les chevaux se disputent les meilleures places en saut d'obstacles, en concours complet et en dressage.
De nos jours, le Boudienny est élevé en Russie, mais également en Ukraine, au Kazakhstan et au Kirghizistan. La race se porte très bien, au recensement de 2003 elle avait un effectif de 78 430 individus dans son pays d'origine.
Très proche en apparence du Pur Sang Anglais, le Boudienny cumule toutes les qualités de ces ascendants, en plus harmonieux. Ce cheval de selle est fort et musclé, sobre et résistant, assez rapide et particulièrement endurant avec une action ample et déliée.
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Auteur | Claudie Quénéhen Ouadah © Reproduction Interdite |
La couleur de robe la plus fréquente dans la race est l'alezan doré, toutefois certains individus sont bais, noirs ou gris. Les crins de sa crinière et de sa queue, qui est attachée bas, sont peu fournis.
Sa tête présente un profil rectiligne avec de grands yeux et de petites oreilles. Son encolure est longue, son garrot est marqué, son dos est court, sa croupe est longue, ses membres sont fins et longs et ses sabots sont petits.
Le Boudienny a la réputation d'être docile, énergique, intelligent et d'avoir un bon tempérament. Il n'en est pas de même pour ses ascendants, et autrefois cela pouvait donner une progéniture avec un caractère difficile, qui au fil du temps a disparu grâce à la sélection militaire effectuée.
La race est présente dans la zone sud de la partie européenne de la Russie.
Autrefois le Boudienny était utilisé comme cheval de cavalerie, particulièrement pendant la Grande Guerre patriotique (de 1941 à 1949). Ce cheval est capable de réaliser des exploits, que peu de races pourraient envisager, comme cet étalon de six ans qui en 1950 a parcouru plus de 300 kilomètres en 24 heures sur une durée de trois jours, ou lors de l'été 1946 ou des chevaux ont couvert une distance de 200 kilomètres sous une chaleur écrasante, pouvant atteindre les 40°C, et qui, malgré des passages au galop, ne montreront aucun signe inquiétant quant à leur état physique à la fin du périple.
De nos jours, cet excellent cheval de sport est utilisé par les plus grands dans des compétitions équestres, comme le saut d'obstacles, l'endurance et le concours complet. Il convient également à la randonnée équestre et à l'équitation de loisirs, sous réserve d'être un cavalier aguerri.
AuteurAu cours de son évolution, ces quelques 7 dates ont marqué l'histoire du Boudienny.
Il y a 3 relevés disponibles pour cette section, dont vous trouverez le détail ci-dessous. Le relevé le plus faible affiche un résultat de 22 293 sujets pour l'année 1980, tandis que le plus grand est de 78 430 individus en 2003.
1980 | 22 293 |
1990 | 45 861 |
2003 | 78 430 |
Il y a un relevé disponible pour cette section, dont vous trouverez le détail ci-dessous.
1990 | 1 252 |
Il y a un relevé disponible pour cette section, dont vous trouverez le détail ci-dessous.
1990 | 18 638 |
Il y a un relevé disponible pour cette section, dont vous trouverez le détail ci-dessous.
1990 | 33 |
Oblast de Rostov Un oblast lié aux origines du Boudienny | |
Russie Un des premiers pays détenteurs de chevaux au monde |
Chevaux et poneys - Édition Solar 1979 - Par Géorgie Henschel - 125 pages - Page 98 | |
Toutes les races du monde - Édition Delachaux et Niestlé 2014 - Par Élise Rousseau et Yann Le Bris - 543 pages - Page 268 | |
The Original Horse Bible - The Definitive Source for All Things Horse - Par Moira C. Reeve et Sharon Biggs - Édition i5 Publishing 2011 - 544 pages - Page 74, 75 | |
International Encyclopedia of Horse Breeds - Édition 1986 - 2007 - Par University of Oklahoma Press - 486 pages - Page 89, 91 | |
The Ultimate Guide to Horse Breeds - Andrea Fitzpatrick - Book Sales - 2016 - 448 pages - Page 92,93 | |
Wikipédia - Wikimedia Foundation Inc. - Encyclopédie libre - Site internet https://fr.wikipedia.org/wiki/Boudienny_(cheval) | |
Breeds of Livestock - Oklahoma State University - Department of Animal Science - http://afs.okstate.edu - Site internet http://afs.okstate.edu/breeds/horses/budyonny/index.html | |
GeoNames - Base de données géographiques - https://www.geonames.org - Site internet https://www.geonames.org/countries/RU/russia.html | |
Système d'Information sur la Diversité des Animaux Domestiques - DAD-IS FAO - http://www.fao.org - Enquête sur les races de la FAO | |
European Farm Animal Biodiversity Information System (EFABIS) - Source de données européennes sur les races - FabisNet - Source de données européennes DAD-IS |